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Cette conférence en musique se donne pour objectif d'explorer la notion d'"énergie" dans toutes ses dimensions, théoriques et pratiques, dans le domaine de la musique antique. Il y a de multiples façons de comprendre cette notion, du point de vue du philosophe théoricien ou de l'artiste interprète. Le terme reçoit en effet une acception précise dans l'oeuvre d'Aristote, dans une opposition puissance/acte qui innerve la théorie de son successeur, Aristoxène, qui se caractérise par une approche physique de la musique. La perception du son comme un ensemble d'ondes vibratoires qui se déplacent dans l'air est ainsi en gestation : la production d'une oeuvre actualise des intervalles et des rythmes qui demeurent à l'état de puissance dans la théorie, dès lors que l'on choisit une échelle mélodique ou un genre rythmique particuliers. On comparera cette manière d'appréhender le monde sonore à ce que peut ressentir un artiste contemporain interprétant quelques mélodies conservées du répertoire antique, avec une formation musicale moderne et une esthétique différente. On en viendra à interroger la différence entre ce qu'une oeuvre musicale est en puissance, telle que la notation en donne les contours, et ce qu'elle devient en acte, par l'énergie que lui donne l'artiste.